historique du loup

     Depuis la naissance de l'agriculture et la maîtrise de l'élevage, l'homme et le loup ont toujours été concurrents.

Jusqu'au milieu de XIX ème siècle, l'abattage du loup, outre l'attaque des troupeaux, se justifiait par la présence du virus de la rage qui rendait l'animal particulièrement agressif face aux humains. Le développement industriel a peu à peu laissé moins de territoire propice au développement de l'espèce, le poussant à se retrancher chez nos voisins Européens comme l'Italie et l'Espagne. L'organisation de battue avec des primes à la clé contribue à la déclinaison rapide du loup jusqu'en 1930 où l'on considère qu'il n'y a plus aucun loups sur le territoire. La dernière battue du 22 janvier 1954 autorisée par le Préfet de l'Isère réunit environ 3000 chasseurs et rabatteurs sous les ordres des lieutenants de la louveterie, mais aucun loup n'est trouvé.

 

     Le 5 novembre 1992, des loups sont aperçus dans le parc national du Mercantour. Dès lors, des spéculations circulent. Tandis que pour la communauté scientifique et les associations son retour est d'ordre naturel, la thèse de la réintroduction est soulevée. Celle-ci est soutenue par les représentants du monde agricole comme la FNSEA et par les élus locaux. 

Dès lors, le nombre d'attaque sur les troupeaux augmente d'année en année. 192 en 1994, 874 en 1997, 1483 en 2000 et des tensions naissent. 

En 1989, une campagne d'empoisonnement s'organise dans le Mercantour, causant l'indignation des associations, D'autant plus que la France tarde à ratifier la Convention de Berne adoptée en 1979 censée assurer la conservation de la faune et de la flore sauvage et de leurs habitats naturels. 

Une nouvelle battue cette fois-ci illégale s'organise en 1999 par des bergers de Pierlas.

 

     L'espèce s'installe durablement dans les Alpes puis connaît une croissance régulière d'après le Réseau Loup (ONCFS) chargé du suivi de l'espèce. Sa population colonise progressivement l'est de la France par l'Italie et les Pyrénées par l'Espagne, remontant progressivement dans le Massif Central et les Vosges, laissant derrière lui des cadavres d'ovins. 

Les tensions augmentant entre éleveurs et défenseurs,  l'association FERUS se crée en 2002 ainsi que l'association européenne de défense du pastoralisme contre les prédateurs et la Commission d'enquête parlementaire sur les conditions de la présence du loup en France.

 

    Les attaques continuent d'augmenter avec 2177 attaques recensés en 2003 et la création du Groupe National Loup présidé par le Ministère de l'Environnement en collaboration avec le Ministère de l'Agriculture. 

En 2004, les premiers tirs de loups sont autorisés par la Commission Européenne après dérogations, le quota est fixé à un prélèvement de quatre loups. 

En 2005, les lieutenants de louveterie sont autorisés et habilités à réguler l'espèce en association avec les experts de l'ONCFS, plus particulièrement de son Réseau Loup.  Ces quotas de tirs de loups varient suivant le nombre d'individus de façon à ne pas mettre en péril l'espèce. 

Pourtant, ces politiques ne font pas l'unanimité des éleveurs les jugeant trop souples, et des associations qui les trouvent trop strictes, et contribueraient à la stagnation de la population du loup. 

En 2012, les parcs nationaux concernés par la présence du loup prennent partis des éleveurs contre le loup car jugé indésirable et incompatible avec les activités agricoles présentent. 

Malgré la succession de Plan d'action National "Loup", (le dernier étant établie sur la période 2013-2017) et les conseils réunissant les nombreux acteurs, le débat reste sans issu depuis 5 ans suite au départ de l'association FERUS du Groupe National Loup.

Le renforcement des tirs de loup en 2013 suite à un arrêté ministériel, a conduit une quarantaine d'associations regroupées au sein du collectif Cap Loup a porter plainte auprès de la Commission Européenne. L'argument approuvé par les scientifiques, étant que l’augmentation des tirs ne peut aller de paire avec une population lupine en stagnation. Cette situation ne pourrait que conduire, encore une fois, à l'extinction de l'espèce à plus ou moins long terme sur le territoire français.