L'élevage ovin en France

 

    Le territoire nationale possède une diversité d'activités agricoles dont les pratiques et la culture entourant chaque filière s'est construit au fur et à mesure de l'histoire agricole de la France.  Concernant l'élevage ovin, celui-ci se concentre majoritairement dans les régions montagneuses ou semi-montagneuse comme nous le montre la carte ci-contre. La répartition géographique du cheptel ovins sépare nettement le territoire en deux à partir de l'axe sud-est nord-ouest des anciennes régions qu'étaient le Poitou-Charentes, le Limousin, l'Auvergne et la Provence Alpes Cote d'Azur. Si nous comparons cette carte avec celle de la répartition du loup, nous pouvons rendre compte que le loup n'a atteint qu'une moitié des grandes régions éleveuses d'ovins. Ces régions pourraient, peut-être, à l'avenir, rencontrer des problèmes avec le prédateur si celui-ci s'étend plus à l'ouest du territoire français. 

 

     Le cheptel français est composé de 7.2 millions de têtes répartis dans 71 937 élevages selon le recensement au 1er janvier 2015 d'Interbev Ovinfos. L'élevage ovin tient une place prépondérante dans les départements où il représente la majorité des activités agricoles qui s'y trouvent. Il est également le premier secteur en terme d'emplois dans la sphère agricole en générale.

Ce qui rend particulier l'élevage ovin c'est avant tout, toute la culture qui y gravite. Celle-ci est définie par la notion du pastoralisme qui décrit les relations et les pratiques qu'entretien l'éleveur avec son troupeau et le milieu dans lequel il le fait évoluer. Le pastoralisme se retrouve particulièrement dans les reliefs en pente où les grandes cultures céréalières, par exemple, n'ont pas leurs places. La particularité de l'élevage ovin est ce qu'on appelle la transhumance, cette période pendant laquelle les bergers emmènent leurs troupeaux de la montagne vers la plaine en automne, et de la plaine à la montagne au printemps. Les zones où pâturent le cheptel pendant la période estivale sont appelés "alpages". 

 

     Suite au retour du loup en 1992, toute une génération d'éleveurs qui n'avaient pas grandis avec la présence du loup et à ses attaques récurrentes, va devoir s'adapter et revoir ses pratiques pastorales. Les multiples attaquent s’accroissant d'année en année causent de multiples dommages tant économiques que psychologiques aux éleveurs. Le facteur loup devient un problème s'ajoutant à un secteur agricole déjà mis à mal par le marché et la concurrence internationale. Les éleveurs doivent mettre en place diverses mesures de protection pour parer les attaques du prédateur. Celles-ci ne garantissant pas le risque zéro, des prélèvements de loups sont parfois autorisés sous dérogations. L'avis des éleveurs se confrontent donc bien souvent avec celui des associations de protection de la nature qui souhaitent construire une cohabitation homme-loup

 

     Il est clair que les éleveurs sont les acteurs les plus touchés par le retour du loup puisqu'il met en péril tant leur activité économique, et donc leur revenu, que leur mode de vie. En effet, rappelons qu'être berger est aussi une manière de vivre autant qu'un métier. L'année 2016 a en effet, comptabilisée un total de 9788 animaux tués pour 2735 attaques sur 19 départements. Au 28 février 2017, le loup avait déjà fait 716 victimes sur 184 attaques (chiffres de l'association "Éleveurs face au loup").

 

La Chambre d'agriculture

 

     Pour faire entendre leurs voix dans les conseils ministériels, départementaux ou régionaux, les éleveurs peuvent compter sur un panel d'acteurs qui peuvent les représenter.

La Chambre d'agriculture est l'un des organismes dont la mission est de représenter l'ensemble du corps agricole afin de défendre leurs intérêts. Elles ont aussi à charge d'accompagner les éleveurs et les agriculteurs dans la mise en oeuvre de politiques - ici, l'application des mesures de protection.

 

Les syndicats 

 

     Au sein du Groupe National Loup, les éleveurs sont également représentés par leurs syndicats tels que la FSNEA (Fédération Nationale des Exploitants agricoles) ou la Confédération Paysanne. Leurs objectifs est également de défendre les intérêts des agriculteurs tant d'un point de vue collectif qu'individuel. Il s'agit également de faire comprendre aux citoyens consommateurs et aux élus les difficultés engendrées par le retour du loup sur les éleveurs. L'objectif commun étant de favoriser la durabilité des activités pastorales, le tout en passant par le dialogue et la concertation. 

 

     Plus précisément, la Fédération nationale ovine est l'une des branches spécialisés de la FNSEA chargés de représenter les éleveurs de moutons dans les instances de discussion tels que le Groupe National Loup. Les élus sont chargés de faire le relais entre les éleveurs et les organismes administratives à l'échelle régionale ou nationale

Les associations

 

     Plus localement, les éleveurs se sont regroupés en associations afin de sensibiliser les populations locales et les élus aux risques que cours les éleveurs. Il s'agit aussi de promouvoir le dialogue et la concertation à plus petite échelle pour agir collectivement. Cela permet également aux bergers de partager leurs expériences, de se soutenir et de partager leurs connaissances pour lutter contre les attaques du loup. 

L'association "Les éleveurs face au loup" ou "Éleveurs et montagnes" dans les Alpes peuvent être mentionnées à titre d'exemple.