Après 24 ans de controverse, les solutions et les stratégies établies ne permettent pas de dégager une issu qui permettrait la cohabitation homme-loup. Les outils utilisés (chiens de protection, clôtures, concertation, indemnisation, tirs...) ne semblent pas réduire le nombre d'attaque. Plus encore, ils contribuent à créer d'autres conflits, d'une part entre les riverains/promeneurs et les éleveurs à propos des chiens de protection, et d'autre part entre les deux extrêmes que sont les "pro-loups et les anti-loups".

Le point de désaccord majeur obstruant la résolution de la controverse est bel est bien la question des tirs de loup. Si le quota est calculé de sorte qu'il ne met pas en péril l'espèce, la stabilisation de la population du loup fait questionner les associations. Les quotas fixés à 36 pour de juillet 2016 à juin 2017 ainsi que le braconnage, difficile à évaluer, pourraient menacer l'espèce. Cependant les attaques et les indemnisations accordées aux éleveurs ne cessent d'augmenter, malgré le triptyque de protection mis en place. Cette situation amène les préfets à accorder de plus en plus de dérogations de tirs de loups (sans que les quotas ne soient toujours atteints). Aussi, les associations ont portées plainte contre la France face à la Commission Européenne et ne participent plus au Groupe National Loup depuis 4 ans. A ce jour, la plainte n'a pas encore conduit à une sanction et les discussions avancent peu.

 

     La majorité des acteurs, y compris les éleveurs, ne souhaitent pas l'éradication du loup, mais plutôt sa régulation. La relation entre l'homme et le loup est complexe et est inhérente à l'élevage. Aussi il n'existe pas une seule et unique solution, mais plusieurs outils et stratégies qui doivent s’imbriquer. Chacun souhaite trouver des solutions durables profitant aux intérêts et au bien être de tous, tout en préservant l'espèce qui a sa place dans la biodiversité en tant que grand prédateur. La perception, les problèmes et les situations liés au loup sont différents selon les personnes. Cela nécessite un travail de collaboration et de discussion. La question ne doit pas être "pour ou contre le loup ?" mais de quelle manière envisager la relation entre l'homme et cet animal et apprendre à faire rimer durabilité des activités d'élevage et conservation du loup.